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REPÈRES du livre « Les limites de la connaissance de la nature » GA 322[i]

François Lusseyran et Daniel Bariaux, docteurs es sciences physiques. Mars 1995.

Ce cycle de huit conférences données à Dornach en 1920 occupe une place très spécifique dans l'œuvre de Rudolf Steiner. Il constitue en effet une forme de prologue au premier cours universitaire de science de l'esprit. Ce cours a eu pour but de réunir et de faire s'exprimer des personnes engagées dans des domaines d'activités très variés (médecine, biologie, pédagogie, arts, économie, politique, physique, chimie, mathématiques, technologie...) et de chercher des solutions aux nombreux problèmes fondamentaux liés à l'évolution de ces différentes disciplines. Ce cycle n'est cependant pas un cours d'épistémologie des sciences, organisé pour une démonstration et visant à positionner et justifier l'anthroposophie vis-à-vis des disciplines scientifiques de l'époque. Il suit un chemin rigoureux, qui permet de discerner, à partir des tendances profondes animant l'humanité, les aspirations à l'origine de la démarche des sciences de la nature. Une mise en évidence des limites de la connaissance de la nature en découle, limites dues à l'état actuel de l'évolution de l'humanité.

D'ailleurs, le titre de ce cycle reprend celui d'une conférence donnée à Leipzig en 1872 par Du Bois-Reymond. Dans cet exposé, le rationaliste français avait déjà estimé que la science se heurterait toujours à deux limites qui bornent son champ d'activité. D'une part, celle liée à la conscience qui ne peut jamais se connaître elle-même et d'autre part, celle inhérente à la matière dont la réalité se dérobe en aspects de plus en plus disparates au fur et à mesure de l'approfondissement et de l'extension de nos connaissances. En quoi conscience et matière constituent-elles une polarité vers laquelle les efforts de connaissance convergent et butent ? L'approfondissement de cette question fait certainement partie des premiers pas de la démarche qui nous est ici proposée. Esquissons simplement quelques éléments permettant de le pressentir.

 

[i] Éditions Novalis 1995, traduction Geneviève Bideau.

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